Service minimum à l'Education Nationale

Publié le par Paul Monnoyer

Nouveauté du gouvernement Sarkozy, mettre en place un service minimum pour accueillir les élèves dans les écoles lors des grèves des enseignants.
 
Connaissant les idées du gouvernement en matière de droit de grève, cette initiative ne serait pas surprenante si le gouvernement ne faisait pas porter la mise en place de ce service minimum sur les collectivités.
 
En effet on peut se poser une première question : le ministère de l’Education Nationale n’est-il pas en mesure de négocier, en son sein, un service minimum, comme cela a pu se faire à la SNCF ou à la RATP (je vous fait grâce de ce que j’en pense sur le fond !). En fait cela met en lumière l’incapacité de l’Education Nationale à exercer dans ce domaine ses responsabilités d’employeur public.
 
La deuxième question est : pourquoi les collectivités organiseraient-elle l’accueil des enfants à la place de celui qui en a normalement la charge ? L’Etat cadre de manière stricte l’accueil des enfants dans les centre de loisirs, et autre types d’accueil loisirs, et accepterait, au nom du service minimum, de passer outre la réglementation pour assurer ce service minimum ?
 
En effet, on peut imaginer, qu’une école accueille 70 enfants encadrés par trois personnes, de bonne volonté, mais non diplômées. Nous serions dans une grosse garderie, sans aucun sens, sans projet pédagogique ou éducatif, tout cela pour faire plaisir à un électorat, et remettre, sans le dire, en cause, le droit de grève.
 
Et surtout, en mandatant les communes, pour faire à sa place, l’Education nationale, renvoie une fois de plus vers l’idée que le rôle éducatif de celles-ci, reste essentiellement lié à celui de la garderie, de service « périphérique » à l’école, sans projets ni objectifs pédagogiques.
 
En écoutant, à la radio, hier, la vice-présidente de la PEEP (Parents d’élèves de l’enseignement public), qui défendait bec et ongles ce service minimum, pour garantir une continuité éducative, et ne pas perdre de heures d’enseignement (!!!), je me suis dit que cette fédération de parents d’élèves prenait plus en compte le confort des parents que celui des enfants concernés.
 
Aujourd’hui 1300 communes sur 36000 se sont engagées à assurer ce service minimum, on en fera le bilan. Espérons que cela ne se passera pas comme dans cette commune du Finistère qui, le jour de la grève, ouvrira son centre de loisirs, pour accueillir les enfants… au tarif habituel !!! Pour sûr, les familles les plus en difficulté y trouveront leur compte ! 

Plutôt que de se défausser de sa responsabilité sur les communes, il aurait été plus courageux et efficace, de travailler à un véritable service minimum unifié et portant sur l'ensemble des temps de l'enfant. Car organiser le service minimum sur l'école mais ne pas prévoir le fonctionnement de la restauration scolaire pose, il faut le rappeler, pour de nombreuses familles, tout autant de difficultés. Les communes demanderont-elles à l'Education nationale d'assurer ce service en cas de grève de leur personnel ?
 

Publié dans Hulmeur(s)

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